Les ressources en eaux souterraines constituent un élément essentiel dans le développement socio-économique de la zone d’action de l’ABHSMD. En effet, outre leur contribution dans l’irrigation, d’une façon même dépassant les ressources renouvelables, elles restent dans la plus grande partie de la zone d’action la seule source pour l’AEP des populations.

Les principales nappes dans la zone d’action de l’ABHSMD sont comme suite :

 

Nappe du Souss

1. Nature du réservoir aquifère

La nappe de la plaine du Souss circule essentiellement dans les formations perméables et hétérogènes, à faciès détritique ou carbonaté du remplissage plioquaternaire du sillon pré-atlasique. Elle s’étend sur la plaine de Souss et se prolonge dans les cônes de déjection de l’oued Souss et de ses affluents de rives droite et gauche.

Le réservoir aquifère intègre également les calcaires du Turonien qui affleurent au centre de la plaine au niveau du flanc sud du synclinal crétacé.

2. Substratum de l’aquifère

Les variations verticales et latérales des formations du remplissage de la plaine et le jeu tectonique rendent difficile la définition du mur du système aquifère. Quatre types de substratum sont distingués:

- Eocène constitué de calcaires et marnes gréseuses ;

- Crétacé supérieur englobant le Cénomanien (marneux), le Turonien (calcaire) et le Sénonien (marneux) ;

- Crétacé inférieur représenté par les marnes albiennes ;

- Primaire constitué de schistes géorgiens

Nappe de Chtouka

1. Nature du réservoir aquifère

La nappe de Chtouka est cantonnée dans un réservoir aquifère constitué essentiellement par des dépôts plioquaternaires, miocènes et éocènes. Ils sont représentés par :

- des grès dunaires et des calcaires de 20 à 100 m d’épaisseur contenant en intercalation un niveau de calcaire d’origine lacustre de 2 à 6 m de puissance et qui peut devenir plus ou moins marneux ;

- une formation d’origine fluvio-lacustre, constituée par des sables marneux, des marnes et des calcaires. Leur épaisseur varie de 50 m à plus de 200 m dans la région au Sud-Est d’Agadir. A proximité de Biougra, cette formation passe latéralement vers l’Est à des dépôts plus grossiers (graviers et cailloutis mal roulés) dont l’épaisseur varie de 100 à 150 m.

Au niveau de la bordure sud (vers l’oued Massa) la nappe circule dans les terrains schisteux de l’Acadien.

2. Substratum de l’aquifère

Le substratum est connu en partie grâce à la prospection géophysique et à quelques sondages de reconnaissance. Au nord de la ligne Aït Mimoun-Biougra, les sondages et la prospection géophysique montrent que les réservoirs plioquaternaires et miocènes reposent en grande partie sur les formations calcaro-marneuses du Crétacé (Cénomanien et Turonien). Au nord de la ligne Tifnit-El Kléa, la géophysique indique un horizon résistant qui correspond probablement aux calcaires turoniens. Au sud de la ligne Aït Mimoun-Biougra, les formations crétacées semblent disparaître. Le réservoir aquifère repose directement sur les schistes acadiens à l’est de la ligne d’Agadir-Aït Amira-Tiznit pour le secteur septentrional et sur les schistes ordoviciens dans le secteur méridional.

Nappe de Tiznit

1. Nature du réservoir aquifère

De par son extension et son intérêt socio-économique, la nappe de Tiznit est l’une des unités hydrogéologiques les plus importantes dans le bassin de Tiznit.

Elle circule à la fois dans les terrains quaternaires (épais de 10 à 15 m) et les niveaux perméables des schistes acadiens.

2. Substratum de l’aquifère

Les schistes et grès acadiens non altérés et moins fissurés en profondeur sont considérés comme le substratum imperméable généralisé de la nappe phréatique de Tiznit. Cependant les études géophysiques et les sondages de reconnaissance réalisés dans la zone n’ont pas permis de préciser la topographie de ce substratum.

Aquifères profonds

Sous les plaines de Souss-Chtouka, les aquifères profonds ont été classés en 2 groupes :

- les aquifères du substratum paléozoïque et anté-éocène ;

- les aquifères de remplissage anté-villafranchien.

Parmi ces aquifères, les calcaires du Turonien et de l’Adoudounien-Géorgien sont particulièrement ciblés du fait de leur bonne qualité hydrochimique et de leur bonne productivité présumée et, surtout, par le fait qu’ils sont reconnus et captés en surface.

Les calcaires du Turonien affleurent dans l’axe de la vallée de Souss, en continuité hydraulique avec la nappe du Souss. En profondeur, ils seraient alimentés à partir des reliefs haut-atlasiques.  

Par ailleurs, en domaine de montagne, le forage 495/69 d’Aït Lamine (au nord d’Agadir, dans la commune de Drarga) d’une profondeur de 1162 m, a rencontré des eaux thermales. Ces dernières seraient imputées à des niveaux calcaires profonds.

Sous la plaine de Tiznit, les calcaires adoudouniens pourraient renfermer des ressources profondes. Actuellement, il n’existe pas de preuves que de telles ressources existent.

Eaux souterraines dans le Haut-Atlas occidental

1. Les aquifères d’Imouzzer Ida Outanane

Située à une altitude de l’ordre de 1300 m, la région d’Imouzzer Ida Outanane dispose d’un nombre important de sources qui présentent un intérêt soit pour l’irrigation, soit pour l’alimentation en eau potable. Les émergences intéressent particulièrement les terrains du Jurassique.

2. Les nappes côtières de Tamri et Tamraght

Les oueds Tamri et Tamraght, juste en amont de leur embouchure, ont érigé des plaines côtières où plus de 80 ha de terres agricoles pour la première et de 100 ha pour la deuxième, sont mis en valeur en bananeraies. On y exploite de façon complémentaire l’eau superficielle des oueds dans les plaines et les eaux souterraines par pompage.

Les deux plaines renferment des nappes de sous-écoulement. Ces nappes sont peu étendues en raison de la contiguïté du milieu naturel (étroites bandes côtières entre mer et montagne). Leur gisement est formé d’alluvions grossières fortement argileuses issues des matériaux de charriage des oueds.

Eaux souterraines dans le Haut-Atlas du Massif Central

Cette partie du Haut-Atlas surplombe la plaine de Souss. Elle est caractérisée par une topographie élevée. Ses terrains sont formés de grès et argiles triasiques (couloir d’Argana) et de roches métamorphiques du socle (Massif central). Par conséquent, les eaux souterraines y sont peu disponibles et discontinues.

Eaux souterraines dans l’Anti-Atlas

1. Les aquifères calcaires adoudouniens et géorgiens

Ces aquifères sont liés aux terrains carbonatés qui s’étalent depuis l’Adoudounien jusqu’au Cambrien. Leur substratum est constitué par les séries volcano-détritiques du PIII. 

2. Le bassin de l’Immerguen

2.1. La vallée de Zagmouzen

Dans le bassin de l’Immerguen, la vallée de Zagmouzen traverse le plateau calcaire de la région de Taliouine. Ce plateau très vaste constitue un large anticlinal qui apparaît sous forme d’un moutonnement irrégulier déchiqueté de massifs schisteux, schisto-calcaires et calcaires.

Les formations qui y présentent un intérêt hydrogéologique sont :

- les alluvions qui renferment une nappe alluviale d’importance variable selon les conditions environnantes. Quand elles constituent un remplissage notable et en drainant les circulations d'eau qui s'opèrent dans les formations sous jacentes, elles se présentent productives (confluence de l'Immerguen et du Zagmouzen, vallée de l’Immerguen).

- les formations calcaires : drainées par l'oued Zagmouzen, tout au long de son parcours en amont de Taliouine et donnent naissance aux émergences de l’oued Immerguen.

2.2. La vallée de l’Assif N’Tikida

La vallée de l’Assif N’Tikida, affluent du haut bassin de l’Immerguen, est presque en totalité, creusée dans les formations précambriennes rhyolitiques ou conglomératiques. Le quaternaire tapisse le fond de la vallée sous forme d’alluvions disposés sous forme de terrasses.

La vallée présente une nappe presque généralisée cantonnée dans les alluvions.

3. La boutonnière d’Igherm

Il n’y existe aucun aquifère généralisé. Les rares circulations d’eau souterraine se situent dans:

- les remplissages récents de vallées plus ou moins importantes ;

- les réseaux de fissures dans les schistes, les schisto-calcaires ou dans les formations volcano-sédimentaires du précambrien (andésites et conglomérats).

Les deux contextes sont souvent associés au fond des oueds (Tizguiy, Akhfis et Assaka) où les circulations d’eau dans les alluvions se continuent dans la frange supérieure des schistes et des formations volcano-sédimentaires.

La série calcaire adoudounienne et la série schisto-calcaire cambrienne constituent un complexe géologique très développé dans la région, formant un réservoir potentiel. Cependant, avec des épaisseurs dépassant les 1000 mètres et une structure généralement plongeante, elles sont difficiles à explorer et à exploiter.

4. La boutonnière du Kerdous

La boutonnière du Kerdous est dominée par les terrains très variés du Précambrien. Dans les dépressions, la disposition géomorphologique a souvent permis une bonne conservation des dépôts quaternaires, et en particulier des terrasses alluviales : terrasses dans la vallée des Ammelne et dans le bassin des Aït Oufka

5. La boutonnière d’Ifni

Le massif d’Ifni est une boutonnière dont l’axe passe à proximité de la côte atlantique. Les affleurements sont dominés par les granites du PI, les rhyolites et basaltes. Le socle est constitué de migmatites et de roches profondément granitisées, sur lesquelles reposent les rhyolites et andésites.

La quasi-totalité des eaux souterraines exploitées dans la Bassin du Draa est issue des nappes alluviales liées aux oueds, nappes peu profondes et souvent appelées « nappes phréatiques », dont la puissance - et donc la capacité - n’excède pas quelques dizaines de mètres. Ces nappes sont alimentées principalement par l’infiltration des eaux de surface, les crues, et par les eaux du retour d’irrigation.

On dénombre 37 nappes dont 10 nappes profondes et 27 superficielles.

Bassin

 Aquifère superficiel identifié

 Aquifère profond identifié

Haut Drâa

Tikert
Ouarzazate
Ait Douchen Aval
Taznakht
Dades Mgoun
Skoura

Tikert
Ouarzazate
Calcaires et dolomies du Lias
Grès du Jurassique

Moyen Drâa

Mezguita
Tinzouline
Ternata
Fezouata
Ktaoua
M'Hamid
Foum Zagora

Formations magmatiques et cristallines du Précambrien
Calcaires du Géorgien-Adoudounien
Formations plissées de Jbel Bani

Bas Drâa

Foum Zguid
Tissint
Kheneg et Tarfa
TaTa
Akka
Akka n'Tamia
Ait Oubelli
Foum Icht
Foum El Hassan
Assa
Benkhlil
Taassalt
Hamada du Drâa (Jbel Ouarkziz, Dépression de la Betana)

Quartzites du Bani
Richs Dévonien
Crétacé au nord de Sakia El Hamra

Total

27

10

 Tableau: Unités aquifères du bassin du Drâa

Dans le Haut Drâa, les eaux souterraines se développent en grande partie le long des oueds dans les formations alluvionnaires récentes. On distingue deux secteurs : occidental et oriental. 

Concernant le secteur occidental du bassin du Haut Draa, les principales nappes sont les nappes alluviales de Tikirt, Ouarzazate, Ait Douchène aval, et Taznakht. Ces nappes sont de productivité moyenne (5 l/s) et de qualité variable. Le passage sur les formations gypsifères augmente la salinité de certaines nappes, comme c’est le cas de la nappe de Tikert à la confluence avec Oued El Maleh. Sous-jacentes à ces nappes, le secteur renferme des nappes profondes reconnues, en l’occurrence les nappes profondes de Tikirt et de Ouarzazate. La qualité des eaux de ces nappes est reconnue comme étant moyenne. Ces nappes, ainsi que les nappes superficielles, offrent des potentialités à inscrire comme options possibles pour le renforcement de l’AEP de la ville de Ouarzazate.

Au niveau du secteur oriental du bassin du Haut Drâa, les nappes phréatiques circulent dans des conglomérats, des calcaires lacustres et des alluvions récents ayant des caractéristiques très hétérogènes. Les aquifères profonds présentent des potentialités réduites du fait de leur qualité médiocre et de la difficulté d’accessibilité liée au caractère discontinu de leur gisement et aux profondeurs parfois importantes. A l’amont du Bassin du Dadès et du M’Goun, les eaux de surface sont relativement abondantes et couvrent généralement les besoins en eau de l’irrigation. Plus on progresse vers l’aval, plus les eaux de surface se font rares et le recours aux eaux souterraines devient de plus en plus nécessaire.

Dans le secteur de Skoura, la nappe, de qualité variable, est dans un état de surexploitation avancé. Les khéttaras qui constituaient le mode de prélèvement dominant, se trouvent progressivement abandonnées, en raison du tarissement de la ressource, pour être remplacées par les pompages. Cette dynamique, avec des captages de plus en plus profonds, conduit à une baisse rapide des niveaux de la nappe.

Dans le Moyen Drâa, les unités aquifères alluviales coïncident avec les palmeraies irriguées dans le cadre de la Grande Hydraulique d’Agdz à M’Hamid. Ces unités offrent des épaisseurs saturées relativement modestes (5 à 15 m), mais sont rechargées régulièrement à l’occasion des lâchers de barrages et par les retours des eaux d’irrigation (à dominante gravitaire). Néanmoins, une tendance à la baisse est observée dans ces unités et particulièrement au niveau de la nappe de Ternata. Les prélèvements dans ces unités pour l’irrigation sont effectués par un grand nombre de puits et forages (plus de 5000 points). Ces unités font également l’objet de prélèvements pour l’AEP (Zagora, Agdz, Tagounite et M’hamid). La qualité de l’eau présente un gradient de salinité de l’amont vers l’aval. Les deux dernières unités (Ktaoua et M’hamid) présentent des salinités qui peuvent atteindre 6 g/l.  

Dans le Bas Drâa, les principales nappes sont localisées au niveau des foums et présentent les caractéristiques suivantes :

- En amont des foums, les formations alluviales des Feijas sont principalement alimentées par infiltration des eaux de crue et accessoirement, par les sous-écoulements des oueds, à leur sortie des reliefs;

- Au niveau des foums, le niveau piézométrique de la nappe se rapproche de la surface du sol et peut émerger à la faveur d’un seuil hydrogéologique ;

- En aval des foums, la nappe s’étend dans les alluvions.

A l’aval du bassin de l’Oued Draa (province de Tan Tan), les nappes aquifères sont généralement saumâtres (nappes de Tan Tan et nappe de Oued Ben Khlil). Cependant, ces nappes présentent un intérêt certain pour l’AEP, moyennant la déminéralisation. La petite unité de Taassalt, de très bonne qualité, présente un intérêt pour l’AEP, et éventuellement l’irrigation de petits périmètres (quelques dizaines d’hectares).

Au niveau d’Assa, une nappe existe mais est inexploitable en raison de la présence de fer et de manganèse. 

 

  • NAPPES PROFONDES

Ce sont des nappes qui sont associées aux formations cambriennes :

- Nappe adoudounienne : Elle circule dans des formations carbonatées (calcaires dolomitiques et dolomies). Leur épaisseur est très importante, dépassant 1000m.

- Nappe géorgienne (Cambrien inférieur) : Elle est associée aux calcaires et dolomies du Cambrien inférieur, d’épaisseur dépassant 500m  Ces formations affleurent sur une grande étendue de l’Anti-Atlas occidental (reliefs de Lakhssas, Ait Erkha et Ifrane) au nord du bassin de Guelmim et dans le massif du Bas-Drâa (Jbels Guir et Taïssa).

  • NAPPE PHREATIQUE

C’est une nappe généralisée au niveau de toute la plaine de Guelmim, l’aquifère principal est constitué par le remplissage plioquaternaire, Il s’étend sur une superficie d’environ 1000 km2. Les eaux de la nappe phréatique circulent dans :

- des calcaires lacustres au Nord et au NE. Ces calcaires se présentent sous forme de bancs durs avec présence de travertins le long des bordures d’affleurements desdits calcaires, témoignant d’une bonne  alimentation de la nappe. Les calcaires lacustres sont souvent le siège d’une circulation karstique au niveau de la plaine ;

- des calcaires marneux au nord de Guelmim ;

- des marnes sableuses et des marno-calcaires dans la partie sud du bassin le long des vallées des oueds Seyad et Ouergnoun;

- des alluvions plus ou moins grossières dans les principales vallées des oueds du bassin.

 

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L'Agence du Bassin Hydraulique ABHSM est un Établissement public à caractère administratif, personnalité morale et autonomie financière instituée par le Décret n° 2-00-480 du 17 Chaâbane 1421 (14 novembre 2000) modifié et complété par le Décret n° 2-08-510 du 19 moharrem 1430 (16 janvier 2009).